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2016
12’42 »

Cette œuvre propose une critique subtile de la publicité et des médias de masse à travers une approche technique singulière : la captation de publicités diffusées sur des grandes chaînes françaises à l’aide d’un téléphone portable collé à l’écran d’une télévision. Ce processus introduit une déformation visuelle et sonore délibérée, où les images commerciales nettes et attrayantes se transforment en abstractions lumineuses et colorées. Les publicités, initialement conçues pour séduire et manipuler les désirs des spectateurs, deviennent méconnaissables et perdent leur pouvoir de persuasion en étant transformées en compositions plastiques. En modifiant la temporalité et en travaillant sur la superposition, le ralentissement et la diffraction des sons, Amalia Vargas détourne l’attention du spectateur de l’acte de consommation vers un état de contemplation méditative. En réinterprétant ces publicités à travers une lentille abstraite, elle ne se contente pas de critiquer la superficialité des messages commerciaux, mais explore aussi la capacité de l’art à transformer des objets du quotidien en véritables expériences esthétiques. Cette démarche souligne la manière dont les médias peuvent être réappropriés pour créer des alternatives, libérées des injonctions consuméristes. En détournant la fonction originelle des publicités, l’artiste ouvre un espace où l’imaginaire et la perception du spectateur sont sollicités de manière ouverte, offrant une réflexion sur la manipulation des images dans notre société contemporaine. Cette transformation invite à modifier notre rapport quotidien aux images en offrant avant tout une expérience sensorielle qui s’affranchit des discours et de la sollicitation capitalistes. 

Fabien Danesi